jeudi 9 février 2017

Nicolaï Gedda, l’un des grands ténors du XXe siècle, est mort à 91 ans le 8 janvier dernier

Nicolaï Gedda (1925-2017). Photo : DR

Nicolaï Gedda, l’un des immenses ténors du siècle passé dont la carrière a été d’une longévité exceptionnelle, le répertoire d’une densité rare et sa discographie d’une richesse et d’une variété impressionnante, est mort voilà tout juste un mois, le 8 janvier 2017, en son domicile suisse des suites d’une crise cardiaque. Il avait demandé à ses proches de rendre son décès public le plus tard possible. C’est pourquoi nous l’apprenons un mois après sa disparition.

La technique parfaite, son sens du mot, son élégance ont fait de Nicolaï Gedda l’un des plus grands noms de son temps. Né à Stockholm le 11 juillet 1925 de père russe et de mère suédoise, il a fait ses études et a commencé à l’Opéra royal de sa ville natale en 1952 dans le Postillon de Longjumeau d’Adolphe Adam. La même année sa carrière internationale commence avec Oberon de Weber à l’Opéra de Paris. L’année suivante, il est à la Scala de Milan en Don Ottavio du Don Giovanni de Mozart, au Festival d’Aix-en-Provence en 1954 dans le rôle de Belmonte de l’Enlèvement au sérail, suivi d’Orphée dans Orphée et Eurydice de Gluck, Thespis de Platée de Rameau, Ferrando de Cosi fan tutte, à Vienne au Musikverein dans Carmen en concert, et au Covent Garden de Londres en Duc de Mantoue de Rigoletto de Verdi. En 1957, il est au Metropolitan Opera de New York en Faust de Gounod et Anatol pour la création de Vanessa de Samuel Barber, au Festival de Salzbourg en Belmonte et Horace lors de la création de l’Ecole des femmes de Rolf Liebermann, et Vanessa de de Barber, Ferrando, Ottavio et le chanteur italien dans le Chevalier à la rose de Richard Strauss. Dès lors, il se produit sur toutes les grandes scènes du monde, y compris au Bolchoï de Moscou où il fait sa première apparition en 1980.

Grand spécialiste du répertoire français, Roméo, Faust (Berlioz et Gounod), Cellini, Werther, Nadir, Hoffmann, etc., allemand (Mozart, Gluck, l’opérette) et russe (Lenski d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski, Dimitri de Boris Godounov de Moussorgski, Une vie pour le tsar de Glinka, Lady Macbeth de Mtzensk de Chostakovitch, il s’attache également aux compositeurs italiens, Bellini, Verdi, Puccini. Il des produit également en récital de lieder et de mélodies. Il a chanté plus de soixante-dix rôles sur toutes les scènes du monde et enregistré plus de deux cents disques. Parmi ces derniers, retenons entre autres Boris Godounov dès 1952 - ouvrage qu’il enregistrera de nouveau en 1977 avec Jerzy Semkov (Warner) - et Faust dirigés par André Cluytens (Warner), Madama Butterfly avec Maria Callas et Herbert von Karajan (Warner), le Baron tzigane de Johann Strauss avec Elisabeth Schwarzkopf (Warner), aux côtés de qui il enregistre également Capriccio de Richard Strauss sous la direction de Wolfgang Sawallisch (Warner), Une Vie pour le tsar de Glinka avec Igor Markevitch (Warner), Carmen de Bizet avec Victoria de Los Angeles et Sir Thomas Beecham puis avec Maria Callas et Georges Prêtre (Warner), la Bohème de Puccini avec Mirella Freni et Thomas Schippers (Warner), la Missa da Requiem de Verdi avec Schwarzkopf et Carlo Maria Giulini, les Contes d’Hoffmann d’Offenbach avec Schwarzkopf, Los Angeles et Cluytens (Warner), l’Enlèvement au sérail de Mozart avec Joseph Krips (Warner), la Messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach avec Otto Klemperer (Warner), Werther de Massenet avec Georges Prêtre, Benvenuto Cellini et la Damnation de Faust avec Sir Colin Davis (Decca), Lady Macbeth de Mtzensk de Chostakovitch avec Mstislav Rostropovitch (Warner), Padmâvati d’Albert Roussel avec Michel Plasson (Warner), la Flûte enchantée de Mozart avec Otto Klemperer (Warner), le Journal d’un disparu de Leos Janacek (Supraphon), le Chevalier à la rose de Richard Strauss avec Herbert von Karajan (Warner), Guerre et Paix de Prokofiev avec Rostropovitch (Warner), Candide de Leonard Bernstein (Deutsche Gramophone)…


Bruno Serrou

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