jeudi 23 août 2012

La manne musicale d'Annecy, le Annecy Classic Festival


 Annecy, mardi 21 et mercredi 22 août 2012

Depuis trois ans, Annecy accueille les grands orchestres internationaux pour une décade musicale que seules les grandes capitales peuvent s’offrir
Voilà 43 ans, la pianiste Eliane Richepin fondait à Annecy une académie festival. Parmi ses élèves, Pascal Escande. « Cette femme redoutable était une merveilleuse pédagogue, se souvient-il. Mais elle n’avait pas la langue dans sa poche, et elle finit par se fâcher avec les édiles qui la subventionnaient. » Fort du succès du Festival d’Auvers-sur-Oise qu’il a fondé en 1981, Escande fut appelé par son maître qui lui proposa sa succession en 1997. Onze ans plus tard, économiquement exsangue, il faillit mettre la clef sous la porte. C’était sans compter sur le pianiste russe Denis Matsuev, à qui il avait offert à Auvers son premier récital en France, qui lui présenta son compatriote mécène, l’homme d’affaires  Andreï Cheglakov, qui, par le biais de sa Fondation AVC Charity, soutient les arts plastiques, l’édition et la musique. En 2010, la Fondation devient le principal support du festival, qui prend le nom d’Annecy Classic Festival qu’il dote de moyens financiers aptes à en faire un rendez-vous mondial. La ville d’Annecy et la Haute-Savoie se rallient au projet par une convention triennale reconductible. Souhaitant s’implanter durablement, le mécène a demandé aux élus l’érection d’un auditorium de 1000 places pour 2015. Si la pédagogie est présente, avec un atelier vocal dirigé par Patrick Marco et des classes de maîtres d’instruments, le festival, riche d’un budget de 1,4 million d’euros, atteint un niveau que les Annéciens espéraient sans y croire, avec des affiches réunissant stars et musiciens des générations montantes. « Nous nous adressons en priorité au public local, se flatte Escande. C’est pourquoi nous avons choisi la dernière décade d’août. Chaque soir un millier de mélomanes du cru assistent à nos concerts. » C’est dans l’église Sainte-Bernadette à l’acoustique adaptée aux concerts symphoniques avec son grand mur réflecteur de sons, que se produisent cet été le Royal Philharmonic de Londres et le Philharmonique de Saint-Pétersbourg. 

Concert d'ouverture ce mardi soir du 3e Annecy Classic Festival en l'église Sainte-Bernadette avec le Royal Philharmonic Orchestra de Londres dirigé par Charles Dutoit. En soliste, le pianiste russe Denis Matsuev, co-directeur artistique du festival. Taillé comme un bûcheron, ce dernier joue Beethoven tel un bûcheron. Jeu puissant et sans nuances, sous ses doigts d’airain le sublime Concerto n° 3 du « Grand sourd » devient sous un concerto de Tchaïkovski, tandis que le mouvement lent est vide de sens. Dutoit doit pousser l’orchestre à une puissance immodérée pour se faire entendre, tout en s’avérant à l’écoute de son soliste. Ouverture de Berlioz bien servie par Dutoit dont on connaît les affinités avec le compositeur français. Enfin, une belle interprétation de la Symphonie « du Nouveau Monde » d’Antonin Dvorak, bien en place, ardente et vive, à laquelle il a juste manqué une petite touche de nostalgie. En bis, une séduisante Valse triste de Jean Sibelius. 

Tchaïkovski, tandis que le mouvement lent est vide de sens. Dutoit doit pousser l'orchestre à une puissance immodérée pour se faire entendre, tout en s'avérant à l'écoute de son soliste. Ouverture de Berlioz bien servi par Dutoit dont on connaît les affinités avec le compositeur français, enfin belle interprétation de la "Nouveau Monde" de Dvorak, bien en place, ardente et vive, mais défaite de toute nostalgie. En bis, une séduisante Valse triste de Sibelius.
Tchaïkovski, tandis que le mouvement lent est vide de sens. Dutoit doit pousser l'orchestre à une puissance immodérée pour se faire entendre, tout en s'avérant à l'écoute de son soliste. Ouverture de Berlioz bien servi par Dutoit dont on connaît les affinités avec le compositeur français, enfin belle interprétation de la "Nouveau Monde" de Dvorak, bien en place, ardente et vive, mais défaite de toute nostalgie. En bis, une séduisante Valse triste de Sibelius.
Tchaïkovski, tandis que le mouvement lent est vide de sens. Dutoit doit pousser l'orchestre à une puissance immodérée pour se faire entendre, tout en s'avérant à l'écoute de son soliste. Ouverture de Berlioz bien servi par Dutoit dont on connaît les affinités avec le compositeur français, enfin belle interprétation de la "Nouveau Monde" de Dvorak, bien en place, ardente et vive, mais défaite de toute nostalgie. En bis, une séduisante Valse triste de Sibelius.
Second concert à Annecy sous une chaleur suffocante du Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Charles Dutoit. Hommage à Claude Debussy né voilà tout juste 150 ans ce 22 août avec une Mer de colorée, ivre de vi, pleine d'embruns et de fougue. Auparavant, Henri Demarquette a donné un Concerto pour violoncelle n° 1 de Camille Saint-Saëns poétique et chatoyant, suivi d'une tendre Sarabande de la Cinquième Suite pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach. Les Fontaines de Rome d’Ottorino Respighi n'ont pu rafraîchir l'église Sainte-Bernadette portée à ébullition. Ouverte sur les trop rares Danses de Galanta de Zoltan Kodaly, la soirée s'est conclue sur une tonitruante farandole extraite de l'Arlésienne de Bizet.
Bruno Serrou
1) Les concerts sont retransmis en direct sur http://fr.medici.tv

Photos : (c) Bruno Serrou

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